C'est une drôle d'histoire que j'avais commencé à écrire pour mes petites filles il y a déjà quelques années et que je n'ai jamais vraiment terminée.
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Les
facéties de madame Grindolin
Un
jour, dans une forêt tout ce qu’il y a de plus ordinaire, en
apparence du moins, un lapin géant, qi marchait sur ses deux pattes
arrière comme un humain, rencontra une petite fille minuscule. Lui,
avait la taille d’un homme adulte, genre un mètre
soixante-dix-huit, elle mesurait tout juste trois centimètres Il
faillit l’écraser tellement elle était petite mais heureusement,
comme chacun le sait, les lapins sont doués d’une excellente
vision. Cela et le fait que la fillette eut si peur qu’elle cria
très fort ! Si fort en dépit de sa toute petite taille, que
le lapin, qui s’appelait Hector, soit dit en passant, en sursauta
de surprise et s’arrêta net ! Juste à temps !
-
Quel est donc ce drôle de bruit ? Couina-t-il sur le qui-vive.
Il
regarda par terre et vit une espèce de bestiole qui gigotait
désespérément, plus grosse qu’une coccinelle, moins grande qu’un
papillon. Il s’avisa qu’en tout, tout, tout petit, ça
ressemblait à s’y méprendre à un de ces enfants d’humains
comme il en croisait parfois avant que….
Il
se baissa et prit précautionneusement l’être minuscule entre ses
pattes, pour le regarder de plus près. C’était une petite fille
très mignonne, avec des yeux bleus, autant qu’il put en juger,
Elle avait de longs cheveux blonds tout bouclés et portait une robe
rouge. Elle tremblait comme une feuille. Se pouvait-il que…
Sans
réfléchir d’avantage, et conscient toutefois qu’il risquait de
lui faire peur il lui parla de sa plus douce voix. Il fallait qu’il
sache !
-Qui
es-tu ? lui demanda-t-il.
Elle
ne sembla pas comprendre et se recroquevilla dans les poils de ses
pattes. Bien sûr réalisa-t-il, ses deux longues incisives de
rongeur rendaient son élocution difficile ! Et puis il ne
parlait pas depuis longtemps. Il s’appliqua donc et redemanda
doucement :
-Qui
es-tu ? Moi, c’est Hector !
-Je..
je m’appelle Lise, bégaya l’enfant. Je suis une petite fille !
-Ça,
je l’ai bien vu ! Mais seulement parce que j’ai de bons yeux
hein D’habitude, celles que je rencontre sont bien plus grandes que
moi, tu dois le savoir ! Que t’est-il arrivé dis-moi ?
-U…une
sorcière ma fait boire une potion et d’un seul coup, j’ai
rétréci, rétréci jusqu’à…
-Je
vois, je vois…
-J’avais
si soif… je m’étais perdue… J’ai vu la jolie cabane dans une
clairière… j’ai frappé à la porte…. Une vieille dame m’a
ouvert.. Je lui ai demandé mon chemin et à boire. Elle m’a fait
entrer. Je ne me méfiais pas, elle avait l’air si gentille….
Elle m’a donné un grand verre d’eau ! J’avais si soif que
je l’ai bu d’un trait et…Voilà !
-Je
comprends, je comprends… Toi aussi tu as rencontré madame
Grindolin
-Parce
que tu la connais ? Oh bien sûr ! Que je suis bête !
-Je
la connais oui ! Je faisais partie des lapins de son clapier !
Un jour, elle m’a fait manger des carottes très spéciales…et
voilà ! J’ai grandi, grandi et depuis, je parle aussi comme
tu peux l’entendre ! Écoute
Lise, je sens bien que tu as très peur de ce qu’il t’arrive
mais il faut vraiment que tu voies le résultat surprenant de toutes
les facéties de madame Grindolin ! Tu veux bien ?
-D’accord
Répondit la fillette.
Il
la posa délicatement entre ses oreilles.
-Agrippe-toi
bien, on y va !
Tout
en continuant à se raconter leurs mésaventures grindolinesques, ils
partirent dans la forêt, à la rencontre des autres hôtes étranges
qui la peuplaient. Au détour d’un sentier bordé de hautes
fougères, ils tombèrent sur deux chats noirs en costume rouge à pois blancs, comme
les champignons vénéneux vous savez ! Les…les amanites
phalloïdes. Ils étaient tranquillement assis sur un tronc moussu et
bavardaient gaiement de la pluie et du beau temps.
Un
peu plus loin, ils croisèrent un loup vêtu d’un long manteau de
laine, d’un bonnet rouge et d’une écharpe assortie. Il était en
train de boire un chocolat chaud avec une paille, en compagnie d’un
mouton vert en smoking, nœud papillon et haut-de forme.
Lise
ne put s’empêcher de rire !
-Qu’ils
sont drôles ces deux-là, s’esclaffa-t-elle !
-Je
dirais plutôt, bizarres moi ! Ils n’étaient pas là hier
eux !
-Ah
bon ? Et les deux chats rouges ?
-
Mick et Mouse ? Ils sont comme ça depuis trois jours ! Hep,
Lança-t-il aux buveurs de chocolat, vous êtes qui ?
-Moi
c’est Herbert dit le loup.
-Et
moi, Léonard, Répondit le mouton, un léger reste de bêlement dans
la voix.
-Madame
Grindolin je suppose, demanda Hector. Depuis quand, et comment
?
-Hou
hou hou, fit le loup rigolard, c’est arrivé hier à la tombée de
la nuit. Elle m’a eu par surprise, en m’appâtant avec Léonard,
son mouton de compagnie. Elle lui avait enduit la toison d’une
huile tellement alléchante que je n’ai pu résister. Bon sang, il
était déjà assaisonné, je n’avais plus qu’à le manger !
Je suis arrivé comme je sais le faire, à pas de loup… l’enclos
de Léonard était ouvert. J’ai bondi sur ma proie…Á peine
avais-je entamé la peau de son cou, que nous étions instantanément
transformés en ce que nous sommes à présent, deux inséparables
amis !
-Bê…ê
oui, Bêla le mouton, les meilleurs amis du monde ! Et j’adore
mon costume !
Ils
poursuivirent leur chemin. Lise allait d’étonnements en surprises.
Ici,
un hérisson rose laineux sur une balançoire fleurie ; là, un
écureuil tout bleu, chantant la Traviata. ; là encore, une
biche en robe de soirée argentée dansant la valse aux bras d’un
Renard-Charmant en pantalon noir et queue-de -pie blanc !
Un
peu plus loin, ils papotèrent amicalement avec Balthazar, le
sanglier bizarre, que la sorcellerie joueuse de madame Grindolin,
avait peint en jaune citron. Pour couronner le tout, il était
affublé d’une
crête violette de dinosaure et
d’une queue touffue de chat angora, une queue superbe au demeurant,
aux couleurs de l’arc-en-ciel. Assis au pied d’un immense chêne
violet dont le feuillage était composé de morceaux de papier
coloriés comme par de malhabiles mains d’enfants, Balthazar
sirotait son thé en mangeant une banane orange.
Ils
déclinèrent son invitation et repartirent à travers la forêt. Ils
y firent encore des tas d’étonnantes rencontres ! Madame
Grindolin s’était vraiment lâchée !
Vous amuseriez-vous à me mettre en commentaire d'autres étranges rencontres qu'aurait pu faire Lise ?
Deux chouettes avec des crayons, Victorine et Hugotte.
RépondreSupprimerUn éléphant rouge aux grandes, oreilles, Bayrou. (oups).
Un canard laqué bavard du nom de canard enchaîné.
Je file, bonne journée.
Ben oui du coup, ça tombe sous le sens ! Quand madame Grindolin fait des siennes, ces personnages-là ont leur place dans l'histoire. j'adore l'éléphant Bayrou aux grandes oreilles !
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