samedi 21 décembre 2024

Lettre au Père Noël

 Cher petit Papa Noël de mon enfance

Pour te dire mes souhaits, je pourrais ressortir toutes les vieilles lettres que je t'ai déjà écrites parce que mes souhaits demeurent les mêmes d'année en année;
Comme pourrait le faire une enfant capricieuse, je ne dis jamais "Je veux !" en tapant du pied mais plutôt et très humblement, je voudrais tant.
Je voudrais tant qu'autour de moi, les gens que j'aime et même ceux que j'aime moins ou pas du tout, soient heureux et vivent décemment du fruit de leur travail. Qu'ils n'aient pas sans cesse à tirer le diable par la queue pour  s'en sortir, ce serai bien !
Je voudrais tant que disparaissent les angoisses permanentes qui m'empêchent de dormir. Tu me connais Père Noël, je me fais toujours du souci, pour mon mari, mes enfants, mes petites-filles, ma famille, mes amis(es) pour moi aussi parfois. Je n'ai pas les épaules si larges et je ne suis plus aussi solide qu'avant. Aide moi s'il te plaît, à garder intacte ma force d'amour, car c'est elle qui a toujours compensé mes autres défaillances physiques et morales.
Je voudrais tant que le Monde recommence à tourner rond, que cessent ici et là les conflits sanglants qui le déséquilibrent . Quand un feu de guerre  s'éteint quelque part, un autre s'allume ailleurs ! Il est usé notre pauvre Monde.
Je voudrais tant qu'il n'y ait plus de misère, que chacun puisse manger à sa faim, se soigner, vivre dignement. Il n'y a hélas pas partout sur la Terre, les restos du coeur pour subvenir aux repas quotidiens des plus malheureux. Trop de pauvres sur notre planète. trop  d'enfants qui naissent et n'ont d' autre avenir que la pauvreté, la faim, le manque de tout ! L'abîme est si profond entre ceux qui ont tout et ceux qui n'ont rien !
je vais arrêter là cher Père Noël, ma liste de souhaits serait trop longue et tu vas déjà en avoir beaucoup à lire ! Il y a tant à espérer pour chacun d'entre les enfants  de la terre, qu'ils soient petits ou grands.
Comme chaque année, je te redis "Je voudrais tant !". J'espère et j'essaie d'y croire encore.

mercredi 18 décembre 2024

Un texte sans verbe

Avez-vous déjà tenté d'écrire un texte sans aucun verbe, pas même un participe passé ou un participe présent !
Vraiment aucun de chez aucun verbe !
Aimeriez-vous essayer ?
Personnellement je m'y suis déjà amusée ! Guère facile comme exercice mais u sacré défi à relever !
Voici un exemple que vous avez peut-être déjà lu 

***

EXIL (un texte sans verbe)

Un texte sans verbe ? Bon sang de bois quelle idée saugrenue ! Comme un ni oui ni non quoi ! En somme, le piège absolu pour une tête en l’air telle que moi ! À l’impossible nul…oupsssss ! Stop ! Bourde à l’horizon ! Juste à temps ! À mon front, la sueur froide de l’angoisse : celle de l’échec à peine au début de la tentative ! Bon ! Courage  ma vieille ! Hauts les cœurs, haut la plume ! La fuite ? Inenvisageable même face à un défi de cette envergure.
PRIMO : dépeçage de l’abominable décret.
Premier point - d’exclamation assurément – le point noir pour un écrivain : pas de verbe ! Aucun ! Interdiction sur toute la ligne ! Sur toutes les lignes en fait ! Adieu passé, présent, futur et autres temps de la conjugaison française désormais interdits dans ce monde imparfait ! Imparfait, oui, sans le verbe, cet idéal agent de communication : riche, varié, expressif, vivant témoin de l’incroyable richesse de notre langage… incontournable !
Eh si justement, contournable cette fois ! Obligatoirement contournable. Actif, passif, pronominal, transitif ou intransitif ? Pour tous le même oukase : un terrible et inique bannissement de la page. L’hiver blanc de l’exil sibérien pour des milliers de verbes innocents. Bâillon oppressif sur leur bouche glacée. Muets les verbes, MUETS ! Quel inacceptable manquement à la liberté d’expression !
Droit à la liberté conditionnelle ? Même pas ! Foutue intransigeance de cette Loi, évidente invention d’un esprit particulièrement retors. Aucun pardon de ma part pour ce foutu Machiavel pondeur de défi irrelevable. Irrelevable ? Pas sûr mais bon …
Deuxième point - d’interrogation celui-là – visa de circulation pour le participe passé dans sa forme adjectivale ? Quesaco exactement ? Après lecture attentive de l’explication et toujours dans le doute au sujet de cette forme adjectivale singulière de notre brave et pratique participe passé, voici ma réponse définitive : évitement ! De cette façon au moins, pas d’erreur possible, ouf !
Troisième point- de désolation cette fois- Inconnu au bataillon linguistique ? Tant pis ! La sacro sainte règle du nombre minimum de signes ! 2000, rien que ça ! Encore des suées froides en perspective avec un rébarbatif comptage à la clé ? Non tout de même ! Merci Microsoft Word pour ton efficacité ! Pas toujours vrai mais là …
SECUNDO : rédaction de l’improbable et difficile défi. Mais bon, normal pour un défi ! Pour le coup, très court le secundo ! D’accord, pas vraiment !
Check-list : pas de verbes, OK ! Nombre de signes : OK ! Pas de fautes ? Relecture minutieuse…quelques minutes d’attention soutenue…Points de suspension nécessaires ! Important l’orthographe ! Pas de fautes : OK !
TERTIO : publication imminente de l’exercice facétieux, euh…fastidieux, toutes mes excuses pour ce jeu de mots approximatif !
QUARTO enfin : une dernière question, à quand un texte cent verbes ?
Mais pour l’heure, quelques signes supplémentaires d’indignation pour ces pauvres interdits de séjour : liberté, liberté, liberté !



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En voici un deuxième éc posté sur mon blog Ekla

Balade nocturne

 Cheminement tranquille sous la lune, l’astre sans voile, ma muse, mon amie. Mon pas sûr et serein en dépit de la nuit. Douceur estivale de la balade  sur le sentier un peu cahoteux sous mes pieds. Rien de mystérieux, rien de mauvais  dans l’ombre. Ni fantômes sous leurs blancs linceuls, ni monstres cruels, ni sorcières au rire démoniaque. Juste la plaine sous les rayons opales de Séléné et de chaque coté du chemin, les hautes silhouettes  protectrices  des arbres, mes amis de toujours.
  Là-bas, comme un phare dans l’obscurité, le clocher séculaire de la petite église de mon enfance. Et puis, à la lisière du village, mon rocher, mon île, mon nid de tendresse, ma maison-lumière.
 Battements paisibles de mon cœur débordant d’amour pour les habitants  de ma chaumière. Mon mari si compréhensif pour le besoin récurrent d’un peu de solitude, de sa rêveuse invétérée. Mes deux enfants sûrement déjà à bord de leur vaisseau des songes  à cette heure tardive. Ô mon havre de tendresse ! Ma vie sans vous ? Impensable, impossible ! Un désert aride !  Soudain, une racine traîtresse ou une ornière facétieuse…
Chute brutale en avant ! Le bruit de mon crâne sur une pierre ! Quel choc ! Perte de conscience miséricordieuse !
 Combien de temps ?  Réveil  pénible, froid intense...Le goût du sang dans la bouche…
 Mal à la tête, au cœur…Le vacarme d’un millier de cloches dans ma boîte crânienne douloureuse. Ma vue ? Très trouble ! Plus de force ! Énergie zéro ! Dans quelques minutes, quelques secondes même, une nouvelle perte de conscience, fatale cette fois ! 
 Pourquoi cette affreuse certitude ? Bien plus qu’une intuition, un diagnostique probable : fracture du crâne ou à tout le moins, sévère traumatisme. Et le pire sans un secours urgent, la mort, là, seule, dans la nuit, sur le chemin, sous le regard moqueur de la lune !
 Inquiétude de mon mari ? Que nenni ! Pas avant deux bonnes heures. En cause, sa parfaite connaissance de mes habitudes lors de mes périodes dépressives. Après le repas du soir et les bisous aux enfants dans leur lit, longue promenade nocturne en solitaire ! Évacuation du stress puis retour tranquille auprès de l’époux  indulgent !
 Pas cette fois…pas cette fois… Dernière pensée cohérente avant l’évanouissement, le coma, la fin !
 L’appel des ombres de l’au-delà…Le fameux tunnel de lumière…Non, non, non ! Refus total, désespéré.
 Une voix près de mon oreille, douce, tendre, implorante.
            « Chérie, chérie…»
 Une main  sur la mienne. La chaleur bienfaisante d’une couverture sur mon corps…Un masque à oxygène sur mon nez, des tuyaux… Un balancement bizarre. Le bruit d’un moteur… Le hurlement merveilleux d’une sirène. Ambulance… Hôpital.  - Les…les enfants… Ma voix, un croassement…  - Chez ma mère. Chut mon amour, pas d’inquiétude !
            Merci, merci, merci ! 
 Une certitude, désormais plus de balade nocturne en solitaire, même sous la clarté de la pleine lune !